La néobanque britannique Revolut a interpellé ce jeudi le géant américain Meta, lui demandant de participer activement au remboursement des victimes d’escroqueries, au lieu de simplement partager des données, comme l’entreprise l’a récemment proposé dans un partenariat avec des banques britanniques. Selon un communiqué de Revolut, « Meta doit aller au-delà du partage de données et s’engager à contribuer au remboursement des victimes de fraude », ajoutant que le récent partenariat de Meta avec les institutions financières britanniques ne constitue qu’une petite avancée dans la lutte contre les fraudes à une échelle mondiale.
Le groupe Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, avait en effet annoncé un partenariat avec NatWest et Metro Bank pour partager des données dans le but de mieux protéger leurs clients contre les fraudes. Cependant, Woody Malouf, responsable de la lutte contre la criminalité financière chez Revolut, a jugé cette mesure insuffisante. Il a dénoncé l’absence de prise de responsabilité des plateformes sociales dans le remboursement des victimes, ce qui, selon lui, les déresponsabilise face à la prolifération des escroqueries.
Facebook, acteur majeur des fraudes en ligne Revolut a également publié des données inquiétantes sur le rôle des plateformes de Meta dans les fraudes. Selon un rapport de la fintech, Meta est responsable de 62 % des escroqueries signalées à Revolut dans le monde au premier semestre 2024. Parmi elles, Facebook est impliqué dans 39 % des cas de fraude à l’échelle mondiale, et 28 % en France.
Woody Malouf a salué les initiatives gouvernementales françaises, comme la loi Naegelen visant à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux. Toutefois, il estime que les plateformes numériques telles que Meta doivent également être tenues de rembourser les victimes, comme le font déjà les banques et autres institutions financières.
Revolut, qui compte aujourd’hui plus de 45 millions de clients dans le monde, dont 3,5 millions en France, continue de mettre la pression sur les géants du web pour qu’ils assument leur part de responsabilité dans la lutte contre les fraudes en ligne.