Thierry Breton, autoproclamé défenseur du numérique en Europe, a récemment quitté son poste de commissaire européen au marché intérieur, un départ qui a plus soulagé que secoué la scène politique européenne. Cet adieu précipité, loin de représenter une perte, pourrait enfin ouvrir la voie à une régulation plus équilibrée et moins dominée par des intérêts personnels.
Breton s’est toujours présenté comme le champion d’une régulation stricte des géants de la tech, mais à quel prix ? Son mandat a été marqué par une approche rigide, souvent aveugle aux réalités du marché et peu soucieuse des impacts sur l’innovation. Sous couvert de protéger les utilisateurs et la souveraineté numérique de l’Europe, il a en réalité dressé des barrières qui ont freiné l’évolution du secteur et alimenté la bureaucratie européenne, étouffant ainsi la compétitivité.
Le départ de Breton survient dans un contexte où la présidente Ursula von der Leyen a renforcé le contrôle centralisé au sein de la Commission européenne, une tentative de mettre fin à l’influence excessive de certains commissaires, Breton en tête. Ce recentrage pourrait permettre de réévaluer les priorités, en se libérant de l’héritage d’un commissaire trop souvent en guerre contre les géants du numérique, sans toujours comprendre les nuances nécessaires à une régulation efficace.
Thierry Breton a été vivement critiqué pour sa vision étroite de la régulation des plateformes numériques. Sa soi-disant fermeté s’apparentait davantage à une volonté de brider la liberté d’expression sous couvert de lutte contre les dérives. Cette approche a mis l’Europe en porte-à-faux avec des puissances comme les États-Unis, où la liberté de parole est un pilier fondamental. Son départ laisse enfin la possibilité d’adopter une approche plus pragmatique, moins doctrinaire, et plus respectueuse des équilibres démocratiques.
Henna Virkkunen, qui succède à Breton, aura la lourde tâche de corriger le cap et de réintroduire une dynamique plus ouverte, en tenant compte des réalités du marché global. Le départ de Breton soulève donc une question essentielle : l’Europe saura-t-elle abandonner l’héritage d’une régulation oppressive pour se diriger vers un cadre qui encourage l’innovation tout en respectant la liberté d’expression ? Le vide laissé par Breton n’est peut-être pas un problème à résoudre, mais une opportunité à saisir pour un avenir numérique plus équilibré et prospère.
Connue pour sa passion pour les chevaux plus que pour son expertise numérique, elle a passé la majeure partie de sa carrière à travailler sur des dossiers technologiques et d’innovation sans réel impact notable. Elle a contribué à l’élaboration des règles de modération de contenus dans la loi sur les services numériques (DSA), qui a suscité des critiques pour son approche bureaucratique.
Malgré le départ de Breton, Virkkunen semble déterminée à maintenir une ligne dure, notamment contre X (ex-Twitter) et TikTok, en continuant de faire appliquer des régulations controversées qui risquent de freiner l’innovation et de perturber les marchés numériques. Ses déclarations contre Elon Musk montrent qu’elle est prête à perpétuer l’affrontement, mais son manque de vision stratégique pourrait bien se retourner contre elle et contre l’Europe.