Le gouvernement refuse à nouveau l’agrément d’Anticor

L’association anticorruption Anticor n’a reçu aucune réponse à sa demande d’agrément déposée il y a un an. Son président, Paul Cassia, annonce un recours et le dépôt d’une nouvelle demande pour pouvoir agir en justice.

Le premier ministre Gabriel Attal et le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti n’ont pas répondu à la demande d’agrément d’Anticor, essentielle pour porter plainte et se constituer partie civile dans les affaires de corruption. Cette absence de réponse équivaut à un refus implicite de renouveler l’agrément, rendant l’association inopérante dès le 26 juillet.

« C’est lamentable, » déclare Paul Cassia. « Nous attendions une réponse depuis un an et n’avons rien reçu. » Il dénonce un « détournement de pouvoir » : l’association, respectant ses statuts, sans subvention publique, et forte de 7 000 adhérents, n’a plus d’agrément depuis trois ans. Anticor est impliquée dans environ 150 procédures judiciaires à travers le pays.

Cassia souligne les « conflits d’intérêts » du gouvernement actuel, rappelant les procédures judiciaires lancées par Anticor contre des figures politiques comme Élisabeth Borne, Éric Dupond-Moretti, et Richard Ferrand.

Face au spectre d’une majorité RN aux législatives, Anticor a renouvelé sa demande d’agrément, sans succès. « Le silence du gouvernement est éloquent, » dit Cassia.

Anticor ne renonce pas. Elle a déposé un recours au tribunal administratif de Paris et une nouvelle demande d’agrément auprès de Matignon et de la Place Vendôme.

En 2023, déjà, le gouvernement n’avait pas répondu à la demande d’agrément d’Anticor, reprenant des arguments discutables soulevés par des opposants internes.

Sous Emmanuel Macron, les questions de probité publique sont traitées comme secondaires. Le président a soutenu des ministres poursuivis, rompant avec la « jurisprudence Balladur ». Pourtant, Macron avait été élu en 2017 comme candidat de la « probité » et de la « transparence », une époque désormais bien lointaine.