"Les Évadés (film, 1994)"

BFMTV: Face à l’Arcom et en pleine polémique, Marc-Olivier Fogiel défend l’indépendance de la chaîne

Entendu dans le cadre des auditions pour le renouvellement des fréquences de la TNT, Marc-Olivier Fogiel, le directeur de BFMTV, a été auditionné quelques jours après les révélations de Mediapart qui l’accuse de « manipulation médiatique ».

Le temps des explications pour Marc-Olivier Fogiel. Mis en cause par Mediapart pour « manipulation médiatique » en faveur de Nicolas Sarkozy, le directeur général de BFMTV a défendu l’indépendance de la rédaction mardi 16 juillet 2024, lors de l’audition de la chaîne devant le régulateur de l’audiovisuel à l’occasion du renouvellement de sa fréquence TNT.

Dans une enquête publiée mercredi 10 juillet dernier, le site d’investigation dévoilait des messages compromettants de cadres et figures de BFMTV – dont Ruth Elkrief et Marc-Olivier Fogiel – pour « soutenir Nicolas Sarkozy » en 2020 au moment de la rétractation de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine dans l’affaire des financements libyens de la campagne de 2007 de l’homme politique. Ces messages privés portent sur la diffusion de la vidéo de la rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine en 2020 et la négociation d’une interview de Nicolas Sarkozy.

« Un travail en toute indépendance »

« Cette affaire illustre malgré nous ces relations en coulisses qui sont destinées à rester en coulisses. Je suis le bouclier de ces pressions quotidiennes de l’ensemble du personnel politique pour laisser la rédaction travailler », a asséné Marc-Olivier Fogiel à Hervé Godechot, journaliste et conseiller de l’Arcom.

Questionné sur l’indépendance de BFM TV tant à propos du « pouvoir politique que vis-à-vis de l’actionnaire et du pouvoir politique », Marc-Olivier Fogiel a assuré de l’indépendance de la rédaction. « Tous les journalistes qui travaillent avec des sources savent bien qu’on parle avec des sources d’une certaine manière, de cette 

façon à pouvoir continuer à travailler à côté sans faire interférence et ingérence. Pour cette affaire précisément, les échanges en coulisses avec l’attachée de presse de Nicolas Sarkozy a permis de travailler en toute indépendance de façon journalistiquement remarquable  », a argué l’ex-animateur d’On ne peut pas plaire à tout le monde dans les années 2000.

Changement d’actionnaire

La journaliste et figure de BFMTV Apolline de Malherbe a également pris la parole pour défendre la chaîne d’information. « Nous sommes farouchement indépendants […] Aucun de ceux ici à mes côtés ne m’a jamais demandé quelles questions j’allais poser, nous jouissons d’une liberté totale », a-t-elle déclaré.

Les dirigeants de la chaîne ont aussi tenu à rassurer le régulateur sur la question de l’indépendance de la rédaction, deux semaines après la finalisation du rachat de leur maison mère, Altice Media, par l’armateur CMA CGM. « Je pense que toutes les assurances ont été données par CMA CGM sur l’intérêt d’avoir une information de qualité et pluraliste », a assuré Nicolas de Tavernost, ancien patron de M6 et vice-président de la nouvelle holding CMA Médias.

Le syndicat des journalistes monte au créneau

« Consternées et stupéfaites », les organisations syndicales de BFMTV (SNJ-CGT) avaient publié le 10 juillet dernier un communiqué dénonçant le « mépris de nombreuses règles déontologiques » et la « compromission » de Marc-Olivier Fogiel dans cette affaire qui « entache la crédibilité de toute la rédaction ».