Jugé trop souverainiste, le magazine Marianne bientôt vendu par Daniel Kretinsky

Le site spécialisé La Lettre a dévoilé, lundi 15 avril, que le propriétaire de l’hebdomadaire, Daniel Kretinsky, qui juge que la ligne éditoriale du magazine est trop souverainiste, s’est mis en quête d’un repreneur.

Le magazine hebdomadaire Marianne pourrait changer de main. Selon les informations du site spécialisé La Lettre, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire du média, y réfléchit activement. Une nouvelle qui a pris de court la rédaction. « Ce n’est pas du tout un sujet qui avait été évoqué précédemment, s’étonne un membre de la rédaction contacté par l’Humanité. Il y a toujours des rumeurs, mais jamais rien de
consistant. » Une assemblée générale a été organisée ce mardi 16 avril, dans la matinée, en réaction aux rumeurs. « Il nous a été indiqué que Czech Media Invest n’a ni infirmé ni confirmé l’information, ce qui laisse supposer que la vente est ouverte », indique un second journaliste contacté. Lors de cette discussion, les salariés « ont compris » que la directrice de publication en personne, Natacha Polony, a découvert les détails de ces tractations par la presse. « C’est quand même Natacha qui est visée, car elle prend la cartouche du papier », ajoute-t-il.
La ligne éditoriale du magazine est notamment mise en avant pour expliquer le choix de Daniel Kretinsky. Natacha Polony résumait cette dernière en un mélange de gauche républicaine, de gaullisme social et de christianisme démocrate. C’est pourtant un souverainisme jugé trop affirmé qui rebute le milliardaire tchèque, libéral et europhile convaincu. « On revient en permanence sur cette supposée radicalité. Nous avons toujours été un journal de gauche souverainiste », s’insurge le membre de la rédaction.
« Il faut dire que plus Natacha Polony se rapproche de son lectorat, plus elle s’éloigne de Daniel Kretinsky intellectuellement », affirme de son côté Denis Olivennes, président de la filière française de Czech Media Invest (CMI). « Nous allons discuter avec Natacha Polony de la manière de garantir son avenir, son indépendance, la pérennité et la soutenabilité de Marianne », a-t-il expliqué au Figaro, dans la matinée du mardi 16 avril. « Nous attendons avec impatience des précisions de la part de Denis Olivennes », tance le journaliste contacté.