Journée mondiale de la liberté de la presse : prix décerné aux journalistes à Gaza
Théo Bourrieau, l’Humanite, le 03 mai 2024

La journée mondiale de la liberté de la presse a eu lieu ce vendredi 3 mai 2024 à l’initiative de l’Unesco. Pour cette occasion, l’agence des Nations unies spécialisée dans l’éducation a publié une enquête révélant que plus de 70 % des journalistes de 129 pays qui traitent des questions environnementales ont indiqué avoir été victimes de menaces, de pressions ou d’attaques.
La veille, elle avait attribué jeudi son Prix mondial de la liberté de la presse à l’ensemble des journalistes palestiniens couvrant Gaza, décimés depuis plus de
six mois par l’offensive israélienne. « En ces temps d’obscurité et de désarroi, nous souhaitons adresser un message fort de solidarité et de reconnaissance aux journalistes palestiniens qui couvrent cette crise dans des circonstances dramatiques », a commenté Mauricio Weibel, président du Jury international de professionnels des médias. « L’humanité a une dette immense à leur égard, pour leur courage et leur engagement en faveur de la liberté d’expression », a-t-il poursuivi dans un communiqué. Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), une association basée à New York, au moins 97 journalistes et salariés de médias ont été tués depuis le 7 octobre. 92 sont des Palestiniens, 16 autres ont été blessés.
Globalement, les conditions d’exercice
du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays. L’ONG dénonce en particulier l’« absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes » à Gaza. « Il s’agit de l’un des conflits les plus meurtriers pour les médias, avec une autre victime essentielle : la liberté de la presse », écrit la fédération. « Il est dans l’intérêt du public mondial que les journalistes locaux, mais aussi internationaux, témoignent et documentent la guerre en cours à Gaza. En prolongeant l’interdiction d’entrer dans l’enclave, on prive le monde d’une image fidèle des événements à Gaza et on porte délibérément atteinte à la liberté de la presse. C’est pourquoi, en cette Journée
mondiale de la liberté de la presse, nous demandons au gouvernement israélien de cesser de s’en prendre aux journalistes et de porter atteinte à la liberté de la presse – des actes qui ne sont pas dignes d’une démocratie », a notamment déclaré Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ.